C’était le 19 Mai 2024, du côté de la localité de Nkol-Afamba, lors d’une cérémonie officielle organisée par l’association ABAA MINLAN MAN EKANG, sous le thème: Valeurs et traditions, avenir méconnu d’une jeunesse Ekang en perte de repère.
Vivant depuis des années dans un Cameroun de plus en plus en perte de repères, où se mêlent et s’entremêlent avec grande inquiétude, modernité et acculturation d’une société prise au piège des mutations sociales actuelles d’un monde venu d’ailleurs, les Ekang se sont donnés pour mission essentielle, de défendre leurs origines, à travers une stratégie d’envergure , construite autour de la vulgarisation de leurs us et coutumes auprès de sa jeunesse. Une démarche rendue possible avec la création en 2021, d’une plateforme de sensibilisation, de formation et de partage appelée ABAA MINLAN MAN EKANG. Depuis lors, elle est de tous les combats et multiplie des sorties pour participer pleinement à l’expansion culturelle de leurs us et coutumes, afin d’en garantir une croissance Multiculturelle bénéfique au Cameroun tout entier.
C’est en tout cas l’un des objectifs ayant guidé la sortie du 19 Mai 2024, sous le thème: Valeurs et traditions, avenir méconnu d’une jeunesse Ekang en perte de repère, en cette journée, veille de la célébration de la fête de l’unité au Cameroun, quelque part dans la localité de Nkol- Afamba, banlieue de la ville de Yaoundé, où se sont retrouvés, l’essentiel des dignitaires que comptent ce regroupement, aux côtés de qui se sont joint les autorités administratives de cette unité de commandement, ainsi que les fils et filles de cette ère culturelle, afin de poser les jalons d’un retour fructueux aux sources traditionnelles Ekang. « Nous disons merci aux dignitaires Ekang qui ont bien voulu venir tirer la sonnette d’alarme en direction de notre jeunesse, à l’occasion de la célébration de la fête de l’unité, pour leur dire clairement que le citoyen modèle de demain est celui qui sait d’où il vient, où il part et surtout quelles valeurs doit il défendre. C’est essentiel aujourd’hui, parce que la jeunesse Ekang ne sait plus qui elle est au fond. Elle adopte les cultures d’autrui et veulent s’identifier à elles, au détriment des leurs », explique Arnauld Messina, patriarche Ekang présent à la cérémonie.
Le village entier et les localités environnantes semblent s’être donné rendez-vous à l’esplanade de la Chefferie de Nkol-Afamba, pour dessiner ensemble les bases d’un retour traditionnel aux sources. Des initiations et enseignements aux us et coutumes Ekang, au respect scrupuleux de la filiation et aux éclairages faites autour de la notion de parenté chez les Ekang et les interdits autour de l’institution qui est le Mariage traditionnel, des séances de prières et de bénédictions populaires et même de guérison, ont succédé à la cérémonie protocolaire, laquelle était ponctuée de discours et autres prises de paroles pour encourager les jeunes à un retour véritable à leurs sources. « Ce qui est fait est important pour notre communauté. Nous devons transmettre à notre jeunesse ce que nous avons reçu de nos parents afin que notre culture soit perpétuée de générations en générations. Donc croyez-le, nous ne pourrons pas nous arrêter, il falloir continuer, en multipliant des occasions de ce type pour intéresser le plus grand monde » déclare Etoundi Atangana, patriarche Ekang de Mbankomo et prêtre traditionnel.
Les jeunes ont donc ainsi été édifiés sur la nécessité de garantir une parenté responsable afin de s’éloigner des tares qui pourraient en découlées, se rapportant aux décès précoces des conjoints ou des
enfants, des malédictions touchant des générations entières, ou tout simplement des cas de stérilité entre autres qui surviendraient.
Le temps aura donc suspendu son vol ici à Nkol-Afamba, à la plus grande satisfaction du promoteur de l’initiative, sa Majesté André Ndi Mveng, Chef de 2 e degré Mvog-Manga « Notre responsabilité est grande devant l’histoire. Nous nous devons de bien la défendre en canalisant nos enfants, pour la connaissance, l’appropriation et la vulgarisation de nos us et coutumes. Après un évènement comme celui-ci qui aura mobilisé des personnes de tout bord, nous ne pouvons qu’être satisfaits d’avoir fait un pas vers l’objectif que nous nous sommes fixés à savoir : la pérennisation de la culture EKANG »
Les prochaines échéances qui arrivent seront-elles aussi porteuses de leurs récits autour de la consolidation et du patrimoine culturel Ekang. A l’horizon plus ou moins lointain, se peaufine d’ores et déjà, l’organisation de l’assemblée générale de l’association ABAA MINLAN MAN EKANG.
Jean Parfait NOAH
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